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Groenland 2024

Tour du fjord Qaanaaq

1 an et demi après notre tentative de traversée de l’islande, nous voici, de nouveau, à l’aéroport avec nos 140 kg de matériel. L’arrivée à Qaanaaq nous prendra quasi une semaine : Pas moins de 5 aéroports, 3 passages en douane et 2 jours de retard. Quelques jours pour s’acclimater aux lieux et pour s’imprégner de l’ambiance. Nous laissons passer une tempête ainsi que Pâques. Puis, c’est le départ.

 Notre hébergement est sur les hauteurs du village. Nous descendons donc vers la banquise. Direction le Nord et le village de Siorapaluk (village habité le plus septentrional au monde). Un premier faux départ nous conduit à faire demi-tour. Nous devons récupérer de l’essence essentiel à notre quotidien hydrique et alimentaire. Ensuite, les jours se suivent. Ils s'enchaînent sans se ressembler. La beauté des lieux est saisissante. Les icebergs sont immenses. Chaque jour est unique. Nous traversons, également, des jours blancs sans aucune visibilité où il est facile de se perdre et d’errer à sa perte. Les jours blancs sont aussi l’occasion de troubles visuels inquiétants.

L’ours n’est pas loin. Nous le savons et nous le craignons. L’arrivée à Siorapaluk est placée sous le signe de l’émotion. Flo a tant rêvé de ce moment sur les traces de l‘explorateur Jean Malaurie,. Les rencontres avec les chasseurs en traîneau, les échanges avec les 4 enfants du village nous réchauffent l’esprit. Nos corps, eux, ressentent des températures qui approchent les -35 degrés. Meryl subit. Le froid la transit l’empêchant de dormir et de récupérer. Elle est épuisée. Flo finit par lui proposer l’abandon de l’expédition. Un magnifique crochet par les terres de chasse, au nord de Qaanaaq, et la visite d’un lagopède, lui permettent de trouver l’énergie. Elle élabore les stratégies nécessaires pour continuer l’aventure. Flo rêve, depuis des années, de fouler la banquise du fjord d’Inglefield.

Nous skions donc plein ouest dans sa direction. Alors que nous franchissons un chenal, une motoneige s’approche. Nous rencontrons Louise et son mari. Une journée surréaliste à leurs côtés se profile. Par des gestes, des dessins dans la neige et trois mots d’anglais, ils nous font découvrir un campement de chasseurs et un campement de pêcheur où nous goûterons du Caribou à même la neige. Enfin, ils nous offriront du gasoil et la chaleur de l’école de leur village à Qeqertat. Nous y passerons deux jours. Les discussions nocturnes avec un chasseur de notre âge nous rappellent qu’ici les destins sont bien différents des nôtres. Cette parenthèse sociale se termine. Nous n’avons pas oublié l’objectif de Flo. Direction le fond du fjord. Flo propose une journée de pause afin de profiter et photographier les gigantesques icebergs.

 La neige mollit. La progression devient compliquée et très lente. Nous observons une mouette ivoire. Serait-elle le signe que nous devons penser au retour ? Les chasseurs nous ont déjà déconseillé de traverser de l’autre côté du fjord. la banquise ne serait pas assez fiable. Nous passons nos derniers jours dans la cabane de chasse montrée par Louise. Le retour se fait ensuite sur deux jours. Les chenaux commencent à être compliqués à passer surtout pour Meryl. De son 1m60, il est dur de sauter au-dessus de cette ouverture abyssale de presque 1m. Ces années d’athlétisme sont bien loin derrière elle. A la pointe d’un cap, une maison. Puis, une deuxième. Le village de Qaanaaq n’est plus bien loin. Les dernières heures sont émouvantes. Flo vient de réaliser son rêve. Meryl vient de réussir sa première expédition. De retour dans le confort d’une maison, nous rêvons de revenir. Nous organisons même notre retour. En 2026, Qaanaaq nous revoilà!

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