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L'Islande 2023

Traversée de l'Islande

L’Islande, ce pays qui nous fait tant envie ! Ça y est, nous y sommes !

Demain, nous décollons pour réaliser ce projet préparé depuis 1 an.

Et dès le départ de France, l’aventure commence. Notre vol est annulé pour cause de tempête.

Nous négocions des heures au téléphone et trouvons un vol pour le lendemain.

C’est bon, l’aventure va pouvoir démarrer. Dernière nuit au chaud, demain, ce sera les skis aux pieds avec les 75kg de pulka à tirer.

 

 

 

 

 

Au réveil, il pleut. Déjà que la neige est peu présente, cela n’arrange pas nos affaires. Mais, peu importe. Il faut se lancer. Boostés par notre motivation, les lourdes Poupoule et Freyja (petit surnom de nos pulkas) semblent glisser légèrement sur la fine couche de neige. nous nous émerveillons. Les chevaux islandais nous saluent et les nuages laissent place au soleil. On est heureux, vivants, sereins. Nous y sommes et la quiétude islandaise nous accueille. Mais rapidement, ça grimpe et là nous nous rappelons le poids de nos pulkas qui raclent sur les cailloux nous stoppant net et usant nos hanches. Le chargement est encore incertain, bancal et se renverse à de nombreuses reprises. Mais peu importe, nous avançons et nous profitons. Nous y sommes ! Nous tirons jusqu'à ce que la nuit soit bien installée, à la lumière de nos frontales.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les gestes sont encore hésitants, nous cherchons notre fonctionnement, nos piquets de tentes. La nuit est courte et le réveil beaucoup trop tôt. Mais finalement, le plus dur serait presque de manger nos 1500 kcal matinale. Nous en avons la nausée mais il faut ça pour tenir. Le vent se lève. Les jours sont blancs. Nous cherchons la neige pour glisser. Dans les descentes, les premières gamelles. Le chemin verglacé nous pousse à déchausser. Les corps s’épuisent. Nous savions mais nos corps sont-ils bien préparés ? Nous prenons du retard sur nos prévisions.

Au 3 iem jour, nous commettons une erreur de parcours en plus de perdre 3h, nous cassons l’armature d’une des pulkas. Il est temps de se poser et de réfléchir. A partir de là, nous trouvons notre rythme, notre équilibre.

Nous avançons et franchissons les nombreuses difficultés. La neige arrive. Nous sommes heureux.

Le corps ne souffre plus. Quelle force il a ! Une sorte d’abnégation. Il sait que ça va durer alors il doit durer.

Nous traversons les rivières glacées, nous franchissons les montées enneigées et les pentes raides. Les températures chutent et les premières tempêtes arrivent. Nous restons dans la tente pour attendre qu’elles passent.

Et c’est reparti, l’immensité est devant nous. Puis une autre tempête est annoncée.

Nous nous organisons, nous nous préparons. Nous nous endormons heureux car les jours passés ont bien filé et le gros dénivelé est bien fini. 2h du matin, la tempête est déjà là. Heureusement, nous l’avons préparé. 8h , la tempête est de plus en plus forte avec des vents à 115km/h. Nous devons sortir pour dégager la tente qui est en train d'être enfouie par une neige lourde. Dehors, nous ne tenons pas debout. La tâche est monstrueuse.

Nous n’avons pas assez de bras. Nous utilisons tout notre corps pour soutenir les arceaux. C’est humide.

Le froid commence à s'installer. Nous avons faim. Nous avons soif. Mais nous tenons, nous nous motivons,

nous nous encourageons. 15h, la tente se déchire. C’est fini, nous le savons. Les larmes nous montent. Nous n'avons pas le choix, nous devons déclencher les secours. Nous ne pourrons pas réparer assez solidement la casse et impossible de faire sans tente. Mais ça ne fait que 10 jours. L’évidence est là. Nous sommes décus pour nous et pour nos proches mais la sécurité est primordiale et pas que la nôtre, celle des secouristes aussi. Ensemble, nous décidons d’appuyer sur le bouton SOS. Nous pleurons, nous nous embrassons, nous nous prenons dans les bras. Nous y étions !

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